Voyage en Palestine – De la préparation à l’arrivée à Tel Aviv

Bonjour à tous,

Comme vous avez pu le remarquer, je n’ai pas pu animer mon blog comme j’aurai voulu l’animer, c’est à dire en temps réel. En effet, voyager en Palestine, ce n’est pas un voyage ordinaire, c’est même une expérience unique au monde, qui mêle une multitude de sentiments à la fois. A savoir que les moments les plus désagréables et auxquels il est difficile d’échapper, restent l’arriver à Tel-Aviv et le jour du retour en France (je vous expliquerai tout cela dans les détails).

Les raisons de mon voyage

Tout d’abord vous n’êtes pas tous au courant du pourquoi de mon voyage. Je vais donc vous l’expliquer.

Voilà plus d’un an que je m’intéresse au conflit en terre de Palestine et que j’étudie la question. Et comme je suis quelqu’un qui aime voir, ressentir et me forger ma propre idée, le voyage en Palestine était une évidence, ne restait plus qu’à trouver le moment et l’occasion d’un départ.

Le Summer Camp au camp de réfugiés d’Askar organisé par Keffiyeh Center, fût pour moi l’annonce idéale, je n’ai pas réfléchi, je me suis de suite inscrit. Par la suite, il s’avèrera que sur la quinzaine d’inscrits, suite aux tristes évènements à Gaza, je fus le seul à y participer.

J’ai donc entrepris de réaliser un documentaire sur mon voyage, documentaire qui est actuellement en post-production et qui sortira à la fin septembre 2014 (Petite bande annonce ici). J’ai soumis ce projet à la plateforme participative ULULE et la campagne s’est bien déroulée puisque j’ai pu faire participer assez de contributeurs pour atteindre l’objectif et ainsi financer une partie du projet.

Voilà dans quel état d’esprit je suis parti. (A savoir que maintenant, je n’ai plus aucun doute sur la situation en Palestine)

Petite mise au point d’avant départ

Quel que soit vos motivations pour vous rendre en Palestine, une préparation d’avant départ est nécessaire.
Car dans 90% des cas, vous devrez passer par Tel-Aviv, donc Israël pour vous rendre en Cisjordanie, il n’y a plus pas d’aéroport en Cisjordanie.
Alors, il faut vous confectionner un itinéraire du parfait touriste qui viendrait pour découvrir Israël (Tel-Aviv, Jérusalem etc…).
En effet, vous verrez que pour pouvoir vous rendre en Cisjordanie, je ne parle pas de Gaza, car je pense qu’à l’heure où j’écris ces lignes, si vous ne faites pas parti d’une ONG validée par Israël ou de la Presse (validée aussi par Israël), le passage pour Gaza sera certainement mission quasi impossible pour vous, et donc pour vous rendre en Cisjordanie, il vous faudra passer un interrogatoire assez perturbant qui peut durer de quelques minutes à plusieurs heures. Pour ma part, c’était 2h30 de questions intensives avec une succession de 3 intervenants différents. Bien entendu, si vous ne souhaitez pas que l’on vous renvoi en France sans même avoir eu le temps de gouter au Knafeh Palestinien, il ne faut à aucun moment mentionner vos intensions et le fait que vous alliez en Palestine (même si dans les faits, vous y êtes… Mais ça c’est une autre histoire). Pour résumer, ne prononcez jamais les mots « Palestine » (et tout ce qui est lié à ce mot), ni même de mots Arabes (pour être sûr) et faites vous passer pour le meilleur des touristes qui « LOVE ISRAËL »… Car la vrai difficulté se passe à votre arrivée à l’aéroport, après c’est plutôt aisé.

Mon matos pour le voyage

Mon matos pour le voyage

Moi au moment du départ

Moi au moment du départ

Petites anecdotes

Le jour J arrive, je suis à l’Aéroport de Saint-Exupéry (à Lyon) et j’attends tranquillement mon vol pour Francfort qui m’emmènera jusqu’à Tel-Aviv. Puis je vois passer une petite famille à quelques mètres de moi, c’est mon pote Nico ! Il se rend en Italie pour les vacances, là, je l’interpelle et il est aussi surpris que moi, super content de se revoir depuis quelques années. Il est au courant pour mon aventure, d’ailleurs il y a contribué sur la plateforme participative et donc il commence à me féliciter et m’encourager pour cette entreprise en terre Palestinienne. Hors, je ne connais pas les passagers qui m’entourent et nombreuses sont les familles Israéliennes qui prennent ce vol, mon aventure peut vite s’arrêter si ma « mission » s’ébruite, je suis donc obligé de mettre rapidement un terme à la discussion avec mon ami, je m’empresserai de lui expliquer par mail pourquoi j’ai été si peu bavard lorsque l’on s’est croisé, je sais qu’il ne m’en veut pas. Malheureusement, c’est l’une des particularités très troublantes de ce genre de voyage, vous agissez comme si vous étiez un criminel, alors que vous allez juste organiser des journées d’activités avec une association pour des Enfants en Cisjordanie… Bref, je pense que la situation se passe de commentaire.

Puis, je décolle de Lyon pour faire une escale à Francfort. Arrivé à Francfort, je marche pépère pour vérifier l’horaire de mon prochain vol vers Tel-Aviv, j’ai le temps. L’aéroport est bondé, et est bien plus grand que celui de Saint-Exupéry, il faut marcher et marcher pour arriver aux portes d’embarquement.

C’est pendant l’une de ces marches, que passe devant moi une personne qui me dit vaguement quelque chose, je le suis et je me rend compte que c’est bien lui, j’ai croisé Grégoire Ludig du Palmashow 😀 ce qu’il faut savoir, c’est que juste avant mon départ, j’ai posté sur Facebook une vidéo du Palmashow, où Grégoire Ludig incarne un personnage qui est une caricature de ma manière de préparer les voyages (à savoir, il reste 2h avant le départ ? On est large !) Donc, c’était plutôt drôle et présageait un voyage hors-norme. Voilà pour les petites anecdotes du départ, et pour le petit smile d’avant Tel-Aviv.
Lien vers la vidéo en question du Palmashow

Photo à l'arrache avec Greg

Photo à l’arrache avec Grégoire Ludig

J’arrive à Tel-Aviv (l’Aéroport)

Le vol jusqu’à l’Aéroport de Ben-Gourion s’est bien déroulé, première étape cruciale du voyage, passer les contrôles d’entrées. Je veux juste souligner un petit détail, mais un détail qui m’a dérangé, en effet, dans l’avion, il y avait essentiellement des familles, des familles qui partaient en vacances, boués, ballons, jeux, tout le nécessaire de plage etc… Alors qu’on nous vend à la TV une pluie de roquettes qui s’abat sur Israël et qui justifierai un massacre à moins d’une heure de l’aéroport… Bref, il y a un paradoxe qui me gène. (mais je reviendrai là dessus dans d’autres articles)

En fait, je me suis rendu compte que l’aéroport résume parfaitement l’ambiance et la mentalité d’Israël.

Quand on arrive, on a 2 chemins possibles, à gauche, toutes les personnes ayant un passeport Israélien, avec accès VIP. Et à droite, les autres. Ces autres qui ont droit à l’interrogatoire tant redouté. Dans un premier temps, une personne vous attend dans un box, et commence par regarder votre passeport. Pour ma part, aucun sourire, rien, même pas un petit « hello ». Il est 4h du mat’ et là les questions s’enchainent, en Anglais. (je n’ai pas pratiqué l’Anglais depuis belles lurettes – oui j’emploie aussi des expressions de vieux^^) Pour essayer de simplifier les choses, je tente un petit : « do you speak french ? » la réponse me plonge dans le bain de ce qui va m’arriver par la suite : (en anglais) « Ici on est en Israël, on ne parle pas Français !! » J’ai comme une envie soudaine de l’insulter, mais je ne suis pas en zone alliée :)

Bref, les questions s’enchainent :
– Pourquoi vous voyagez seul ?
– Où vous allez ?
– Vous avez de la famille en Israël ?
– Pourquoi Israël ? Pourquoi maintenant ?
– Où est votre billet de retour ? (oui, je pense que le fait de ne pas avoir imprimé mon billet de retour à joué contre moi^^)
– Sur le passeport vous avez une grosse barbe. (j’ai aussi eu la merveilleuse idée de me raser comme il faut pour le départ, et sur le passeport j’ai une belle barbe de 2 mois)
– Pourquoi ? Pourquoi ? Pourquoi …

Et tout cela en boucle, à 4h du mat’, avec 3 interlocuteurs différents qui se succédaient, tout ça pour essayer de me faire faire une petite erreur et de me faire dire que j’allai en Cisjordanie. Ça a duré 2h30 environs, j’ai la chance, pour ce type de voyage, de ne pas avoir un Nom de famille à consonance Arabe, sinon, c’est la misère ! Ce n’est pas 2h30, mais facilement 10h voir plus, et avoir de bons arguments, surtout sans avoir de famille en Palestine.

Aéroport Ben Gourion de Tel-Aviv

Aéroport Ben Gourion de Tel-Aviv

Autant vous dire, un moment très désagréable que tous ceux qui se rendent en Palestine redoutent, à devoir agir comme si vous étiez un fugitif, avec contrôle sur contrôle. C’est lourd, mais ça vous plonge dans l’ambiance et vous donne juste un avant goût de la mentalité, de la situation et de ce qui m’attend quand je vais vivre auprès des Palestiniens, qui eux endurent ce genre de choses à tout moment de leur vie.

Mon but, à partir de ce moment là, ne pas passer une seule nuit en Israël, mais faire l’essentiel de mon voyage en Cisjordanie. (Vous verrez que pour le jour de mon retour en France, ce n’était peut être pas l’idée du siècle^^)

Je sors de l’aéroport, je prends le premier « service » que je trouve. Les services, sont des véhicules de 7 / 8 places qui démarrent une fois celui-ci rempli.
Pour moi, direction le quartier Arabe de Jérusalem afin de trouver un bus direction Ramallah, où je pourrai enfin respirer et ne plus avoir à mentir sur mes intensions de voyage.

La suite très bientôt …

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